• Une première mondiale : Un chef d'état devant le cour pénal intérnational

    Une première mondiale : Un chef d'état devant le cour pénal intérnational

    Le président kenyan Uhuru Kenyatta a quitté fier Nairobi pour une comparution inédite aujourd'hui devant la CPI à La Haye, la première d'un chef de l'Etat en cours de mandat devant cette juridiction.

    M. Kenyatta, accusé de crimes contre l'humanité pour sa responsabilité présumée dans les violences post-électorales de fin 2007 et début 2008 dans son pays, a annoncé répondre à la convocation de la CPI à titre personnel et non comme chef de l'Etat. Il a délégué ses pouvoirs à son vice-président William Ruto le temps de son séjour à La Haye. Hier matin, il a salué ses partisans à l'aéroport de Nairobi avant d'embarquer sur un vol régulier de Kenya Airways, accompagné de sa femme et d'un de ses enfants, selon l'AFP. Trois ministres et six députés font également le voyage avec lui. Selon un responsable de la présidence kenyane, Uhuru Kenyatta, qui n'a fait aucune déclaration à son départ, a payé lui-même son voyage. «Comme il l'a clairement dit lundi, il ne voyage pas en tant que président, donc les coûts ne sont pas assumés par l'Etat», a expliqué cette source sous couvert d'anonymat. Aujourd'hui, M.Kenyatta, 52 ans, deviendra néanmoins le premier chef d'Etat à comparaître durant son mandat devant la CPI. Il a déjà comparu une fois devant la CPI, mais avant son élection à la magistrature suprême en mars 2013. Depuis, son procès a été reporté à plusieurs reprises, notamment en raison de la rétractation de plusieurs témoins importants. La probabilité que ce procès ne s'ouvre un jour n'a cessé de se réduire au fil des mois, surtout depuis que l'accusation a demandé son report sine die, faute de preuves suffisantes. Aujourd'hui, Uhuru Kenyatta doit assister à la «Conférence de mise en état» à la CPI, qui doit examiner cette requête du procureur Fatou Bensouda, ainsi que la demande formulée en réponse par la défense - abandonner les poursuites. A La Haye, les procureurs ont demandé aux juges de sanctionner le Kenya pour son manque de coopération lors de l'enquête. Le parquet veut consulter les comptes bancaires de M. Kenyatta, ses déclarations fiscales et les relevés de ses appels téléphoniques passés pendant la période des violences post-électorales de décembre 2007. Ces violences qui avaient éclaté après la victoire annoncée et largement contestée du président sortant Mwai Kibaki à la présidentielle avaient fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés. Si les juges établissent que le Kenya ne coopère pas suffisamment, la requête pourrait être portée devant l'Assemblée des Etats membres de la CPI. Des observateurs considèrent cependant que l'Assemblée ne pourrait que condamner les faits, et qu'un tel geste n'aurait aucun effet sur le Kenya. Le procureur général du Kenya Githu Muigai, qui représente son pays à l'audience, a vigoureusement démenti ces accusations. La décision d'Uhuru Kenyatta de se rendre à La Haye, mais de le faire en tant que «citoyen privé», était perçu hier par les médias kenyans comme une habile façon d'échapper à une comparution «humiliante» pour le chef de l'Etat, tout en évitant au pays de se transformer en «nation paria». Pour un éditorialiste du quotidien The Nation, sa décision «doit avoir coupé le sifflet à ceux dans l'opposition et la société civile qui salivaient à la perspective de voir le président se faire humilier en comparaissant devant la CPI ou de le voir snober la convocation et se transformer en fugitif international». «En choisissant de jouer le jeu, le président montre qu'il n'a rien à cacher», a de son côté estimé l'autre grand quotidien du pays, The Standard. Sévère à l'égard de la CPI, où ne s'est selon lui pour l'instant joué qu'une «farce», le journal a toutefois ajouté que la «quête de justice ne doit pas être abandonnée» pour tous ceux qui ont été «tués», «mutilés» ou qui ont tout perdu dans les violences. «En tant que victimes, nous voulons que la justice à laquelle nous aspirons soit rendue», a confirmé Maureen Opondo, porte-parole de déplacés dans la région de Nianza, dans l'Ouest du Kenya. Nombreux sont cependant ceux à penser que le dossier contre Uhuru Kenyatta est sur le point de s'effondrer.

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