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Plus de deux mois après les violents affrontements qui se sont produits à Sidi Ifni (environ 180 kilomètres au dessus d’Agadir) entre les forces de l’ordre et les habitants de l’ancienne citadelle espagnole (devenue marocaine en 1967), la tension est montée d’un cran, ce mardi 19 août 2008.
«Les forces auxiliaires ont chargé en fin d’après-midi en mettant le cap sur le port afin de débloquer l’activité portuaire, suspendue toute la journée du lundi 18 août, puis les agents de police ont pris pour cible les habitants, pour la plupart des mineurs», déclare une source sur place.
Dépêché sur les lieux, Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur, accompagné de Aziz Akhannouch, ministre des Pêches Maritimes et de l’Agriculture, a multiplié les rencontres avec les autorités et les élus de la ville avec l’objectif affiché de normaliser la situation, y compris par la force.
Face à la détermination des groupes d’individus et une présence policière massive (on parle d’un escadron d’environ 1500 hommes), l’atmosphère se voulait de plus en plus pesante. De facto, ce qui devait arriver…arriva, avec la charge des forces auxiliaires dans la ville afin de dissuader les manifestants.
Pour l’heure, et selon des témoignages recueillis, Sidi Ifni a renoué avec la violence, les courses poursuites, les jets de pierres, les chasse à l’homme en montagne,… Autant dire que la ville n’aura profité que d’une (très) courte accalmie.
Que faut-il lire, comprendre, analyser ou retenir ? Que pour se battre, il faut être deux. Que Sidi Ifni est une ville isolée, sinistrée, dont le taux de chômage est à son apogée, mais cela justifie-t-il pour autant des actes de vandalisme et de non respect du droit ?
Que l’Etat est (à nouveau) face à ses responsabilités. Qu’il se doit de réagir (pour rétablir l’ordre), mais surtout d’agir concrètement et efficacement pour remettre Sidi Ifni sur la route du développement économique (la seule activité économique reposant aujourd'hui sur le port).
Qu’en est-il des travaux de la commission parlementaire qui devaient être rendus publiques à la fin du mois de…juillet 2008 ? Comme le dit l’expression, «la violence n’a jamais rien résolue», mais le mépris, non plus.